Kevin Lewis, U.S.A, 2021, 88 min
Nicolas Cage qui tatane des animatroniques en mode gros bourrin. Soyons honnête dès le départ, sans sa présence en tête d’affiche, « Willy’s Wonderland » serait très certainement resté une mini série B horrifique très confidentielle. Mais voilà, l’histoire en a voulu autrement, et comme Nicolas Cage avait des factures à payer, nous nous retrouvons avec un objet cinématographique très bizarre, conventionnel dans la forme, mais fun dans son exécution et gentiment gore.
S’il est possible de reprocher de nombreuses choses à l’acteur en tête d’affiche, et notamment des choix de carrière parfois douteux, force est de constater qu’il a une capacité assez incroyable à représenter tout l’intérêt d’un projet. Pour faire simple, le film se présente comme un simple survival, dans un ancien restaurant à thème où les animatroniques ont toutes pété un câble et se sont mit à trucider les convives. Pendant près d’une heure trente, le concept principal se résume en gros à Nicolas Cage qui se castagne contre les animatroniques et les défonce…
Trois histoires pour le prix d’une
« Willy’s Wonderland » se divise en trois parties qui évoluent parallèlement. L’histoire principale est celle d’un inconnu mutique, engagé pour faire le ménage dans le vieux restaurant. Nicolas Cage incarne ce personnage, ne dis pas un seul mot du film, et ses séquences se déroulent comme il suit : ménage, pause boisson énergisante, flipper, bagarre, ménage. Ce schéma se reproduit ainsi à chaque nouvelle créature qu’il doit affronter. Parfois, il prend même sa pause lorsque d’autres personnes sont en danger, il boit sa boisson et joue au flipper. Ce n’est jamais expliqué pourquoi il agit ainsi, mais ça donne une vraie dimension comique à l’ensemble.
Les deux autres parties demeurent plus conventionnelles, avec une qui suit une bande de jeunes adultes déterminés (plus ou moins) à faire cramer Willy’s Wonderland. Ces séquences s’avèrent les plus classiques, et reprennent de nombreux clichés légèrement dépassés, sans proposer grand-chose. Elles ralentissent un peu le rythme du film, et certains personnages sont un peu agaçants, et juste présents pour se faire tuer. Et puis il y a les flashbacks qui racontent l’histoire de Wally’s Wonderland, et expliquent le pourquoi du comment. Si ces passages sont eux aussi un peu clichés, ils sont bien amenés et permettent de connecter ensemble les trois récits parallèles.
Pour l’amour du Bis
Avec son petit budget, le film propose des créatures particulièrement cheap, mais avec un charme fou. Si elles sont peu crédibles, elles fonctionnent parfaitement dans l’univers étrange et cartoonesque du métrage, et possèdent toutes leurs petites spécificités. La mise en scène est soignée, elle tente même plein de trucs, bien que tout ne marche pas. L’image est parfois très crade, mais ça lui donne ce petit côté fauché des productions qui arrivaient jadis directement sur les étagères des vidéoclubs.
Sans vraiment jouer sur une quelconque nostalgie, « Wily’s Wonderland» exécute à fond la carte de son délire, comme l’adaptation non officielle de « Five Night at Freddy’s » qu’il est. Il possède ce doux parfum d’exploitation, à la limite du rip off, desservi avec une vraie passion pour le genre. Ça ne révolutionne rien, ça n’a aucune prétention, ça n’essaye pas d’être plus que ce que c’est, alors si vous aimez les petits films d’Horreur, ce film est fait pour vous. Si vous aimez les films avec Nicolas Cage, ce film est fait pour vous. Si vous n’aimez aucun des deux, qu’est-ce que vous faites là ?
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