Alien vs. Predator

Paul W.S Anderson, U.S.A, 2004, 101 min

« Alien vs Predator », c’est la promesse de voir deux créatures mythiques du cinéma moderne et de la pop culture se rencontrent enfin dans un film, ça laisse forcément rêveur. Après une multitude de déclinaisons en comics, jeux vidéo, animés et figurines, voilà l’Alien et le Predator prêts à se foutre sur la gueule sur un grand écran. Deux monstres iconiques, une production design excellent, un budget plus que confortable, franchement, qu’est-ce qui pourrait mal se passer ? Ha oui, et c’est réalisé par Paul W.S Anderson aussi !

Les xénomorphes attaquent une pyramide pré-colombienne construite par les Predators, dans Alien vs. Predator
Oui, alors en faite les Predator ont construit les pyramide pré-colombiennes
et ont introduit les xénomorphes sur Terre pour les chasser. lol.

Malgré l’attente et malgré les promesses, force est de constater que de ce crossover légendaire ne résulte rien d’autre qu’un échec total. Oui, c’est comme ça ! Il serait bien entendu facile de laisser Paul W.S Anderson porter tous les échecs du projet, lui qui n’y est que producteur, scénariste et réalisateur. Multicasquette pas finaud pour un sou et grand bourrin un peu trop décomplexé, il a une main mise évidente sur l’œuvre, de sa conception à sa réalisation, c’est son bébé comme on dit (si on le dit ?).

Le cinéma de Paul W.S Anderson, il faudrait en faire un poème

Bon, c’est toujours un peu facile de tirer à balles réelles sur Anderson, parce qu’il s’est rendu coupable des adaptations des jeux « Mortal Kombat » (1995) de « Resident Evil » (2002, 2010, 2012 et 2016) et de « Monster Hunters » (2020), ainsi que d’appropriations littéraires comme « Les Trois Mousquetaires » (2011) et le remake de « Death Race » (2008). Et vous saviez qu’il a même réalisé un film qui se passe dans l’univers de « Blade Runner » ? Ça s’appelle « Soldiers », ça date de 1996 et c’est avec Kurt Russell qui fracasse des méchants militaires pas beaux. En fin de compte, de toute sa carrière, le seul film vraiment réussi d’Anderson est « Event Horizon » en 1997, un petit bijou de Science-Fiction horrifique… Attendez, s-F horrifique vous dites ? Mais alors, cet homme ne serait-il pas l’homme de la situation pour mettre en scène l’Alien et le Predator ? Et bien non…

Un xénomorphe tue un Predator dans Alien vs. Predator
D’accord, admettons, y’à quelques plans qui sont sympas… Mais ça dure 1h41 hein…

En réalité, il y a vraiment très peu de choses à dire sur « Alien vs Predator », si ce n’est que c’est la face obscure du cinéma d’exploitation. Là où sept ans auparavant Jean-Pierre Jeunet parvenait à donner une vraie orientation à « Alien Resurrection », dans une démarche tout autant désespérée pour générer du dollar, Anderson lui, il se foire royalement. Quiconque aime un tant soit peu les univers d’Alien et de Predator ne peut se sentir que trahi par ce véritable coup de poignard de la part de la Twenty Century Fox. Censé garantir la pérennité de ses œuvres cultes, le studio ne fait que ce que fait n’importe quel studio, exploiter de manière industrielle et sans états d’âme, la passion de toute une partie du public pour l’Horreur et le frisson. Pas de bol, rien de tout ça ici. Enfin si, c’est horrible.

Tout ça pour dire que c’est juste nul

Alors pour commencer, pour bien comprendre à quel point le film se contrefout de la mythologie, de la trilogie originale et même du quatrième, il place son action sur Terre (chouette) et en 2004 (youpie)… Nous apprenons donc que le xénomorphe découvert dans un futur plutôt lointain, était déjà entré en contact avec des humains. Ce minuscule petit détail en dit long sur l’énorme foutage de gueule de l’entreprise. Alors on pourrait dire « Ouiiii, Stork tu es un peu tatillon ! On s’en fout, si le film est bien ! », certainement, mais en plus de trahir sans vergogne un univers bien codifié mis en place depuis 1979 et bien c’est de la merde. Le pire c’est que le film semble vouloir s’intégrer dans la saga au détriment total de toute cohérence. Ici, plus rien na de logique, ni de sens et encore moins d’intérêt.

Le Predator s'allie à une humaine pour affronter les xénomorphes dans Alien vs. Predator
« Copains Pour Toujours 3 » (c’est Adam Sandler sous le masque)

On se dit que peut-être l’action sera fun, qu’on aura le droit à un spectacle décomplexé, d’autant plus que la photographie est soignée et que le design des monstres est réussi. Que nenni !! C’est mou du genou, il ne se passe rien, ça traîne la patte pour faire place à deux ou trois plans iconiques placés à l’arrache, histoire de. Mais tout le reste ce n’est qu’un enchaînement de scènes plates, présentes uniquement pour meubler le vide intersidéral du scénario… Et les quelques séquences horrifiques que l’on pourrait se mettre sous la dent se passent pour la plupart en hors champs… RIEN ! Voilà un mot qui résume parfaitement cette misérable aventure, oubliable, et à oublier, qui n’existe que par son concept cool et rien d’autre. Ça ne donne qu’une envie, retourner regarder « Alien Resurrection »…

Pour en Savoir Plus

Alien vs. Predator sur IMDB

Bande Annonce

Forgé par le gore et l'horreur déviante, amateur de Slasher depuis sa plus tendre enfance, Stork est toujours là où on l'attend : devant un film, muni de sa plume et prêt à suriner le moindre métrage...

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