The Deep House

Alexandre Bustillo & Julien Maury, France, 2021, 85 min

Depuis leur premier film en 2007 (« À L’intérieur »), le duo Alexandre Bustillo & Julien Maury ne fait plus vraiment rêver, et ce n’est malheureusement pas « The Deep House » qui va changer la donne. Pourtant, tout était réuni ici pour livrer un excellent divertissement d’épouvante. Si l’histoire reste classique (on s’en fout, ce n’est pas l’important), c’est dans son défi technique que le métrage impressionne. Tourné quasi intégralement sous l’eau, sur le mode du Found Footage, on ne peut que saluer le travail accompli.

La maison engloutie dans The Deep House
Vou aussi explorez la ruine des profondeurs ! À vos manettes !

Le problème réside dans tous les autres aspects de l’entreprise. Proposer un film de maison hantée sous l’eau, il est fort à parier que cela s’avère totalement inédit. Cependant, le récit bien trop classique, l’enchaînement de situations bien trop attendu, manque de naturel, et « The Deep Blue See » apparaît juste comme une énième variation d’un thème qui a fait plus que ses preuves. Il n’apporte en effet rien de plus sur le sujet, que « The Haunting » de Robert Wise en 1963… De plus, le métrage comporte tous les défauts inhérent au Found Footage, avec une technique trop maîtrisé et des plans parfois beaucoup trop brouillons, qui pénalisent l’action et l’immersion.

Deep Blue Spectre

Sans jouer les fines bouches, il est vrai que l’originalité ne constitue pas forcément ce dont on peut attendre de ce genre de spectacle. Mais il est vrai aussi qu’un minimum de surprise c’est toujours bon à prendre, surtout quand le défi technique mis en place se montre également impressionnant. La réalisation de ce film a demandé une organisation incroyable, avec une maison construite hors de l’eau, immergée dans une piscine, étage par étage pour filmer chaque séquence. Les acteurices progressent en permanence sous l’eau, avec leurs doublures et quelques membres de l’équipe technique. C’est assez dément, ce qui n’en fait qu’ajouter à la déception.

Une poupée qui flotte sous l'eau dans The Deep House
« I’m a BarbiGloup in a BarbiGloup »

Même l’atmosphère est réussie, avec cette maison engloutie, où trainent moult artefacts d’un autre temps. Plus le couple de plongeurs s’enfonce dans les profondeurs de la demeure, plus elle révèle ses secrets et plus le film se montre généreux en séquences terrifiantes. Le problème réside dans le fait que le récit ne dépasse jamais le cadre du métrage de fantôme classique et ne délivre aucun propos ni aucune réflexion sur quoi que ce soit. Puis les spectres apparaissent et disparaissent, à mesure que les personnages ont des visions, puis apparaissent et disparaissent, et HOP UN JUMP SCARE.

Fantômes avec Plongeurs

« The Deep House » témoigne d’une certaine facilité d’écriture, si ce n’est d’une certaine fainéantise dans l’envie d’offrir un véritable spectacle de maison hantée. Les réactions des deux protagonistes s’avèrent très peu crédibles et sont assez antipathiques. Finalement, ce qui leur arrive on s’en fout un peu, et limite on souhaite que les esprits accélèrent leur boulot. Le lien entre l’audience et les personnages se révèle tellement fin, qu’il finit par se briser lorsque ces derniers ne servent plus que de ressort à faire sursauter ici et là. « BOUH ! Nan je n’étais pas caché, je répondais plus parce que, c’est dans le scénario. »

La protagoniste de The Deep House
Le Grand Rouge

L’ensemble ressemble un petit peu au niveau zéro de l’épouvante. Et une fois de plus, c’est dommage, parce qu’il y avait là absolument tout pour réaliser un excellent petit film ne flippe. Les deux cinéastes savent ce qu’ils font, l’histoire flirte avec l’univers cosmic de Lovecraft, les décors sont somptueux, le défi technique admirable et il y a une sincère envie de foutre la trouille. Mais ça ne fonctionne pas, encore une production française horrifique qui rate sa cible et un énième Found Footage, aussi réussi et ambitieux est-il, qui… tombe à l’eau. HOP JUMP SCAR !

Pour en Savoir Plus

The Deep House sur IMDB

Bande Annonce

Forgé par le gore et l'horreur déviante, amateur de Slasher depuis sa plus tendre enfance, Stork est toujours là où on l'attend : devant un film, muni de sa plume et prêt à suriner le moindre métrage...

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