Pumpkinhead : Ashes to Ashes

Jake West, Grande-Bretagne, 2006, 94 min

Jake West, le réalisateur de ce, un peu triste, « Pumpkinhead : Ashes to Ashes » est une énigme. Cinéaste britannique passionné par le genre horrifique, il a réalisé une multitude de documentaires sur le sujet. L’excellent « Phantasmagoria », sur la saga Phantasm, est à ce titre un exemple. Cependant, comme réalisateur, il atteint difficilement les attentes que sa passion affichée pouvait nourrir. Mise en scène poussive, direction d’acteur à la rue, mauvaise maîtrise des effets spéciaux (organiques et numériques), dans son cinéma y’a pas grand-chose qui va.

Tess Panzer dans Pumpkinhead : Ashes to Ashes
Tess Panzer, un nom taillé pour la série B !

Quand en 2006 il s’associe à SyFy pour réaliser une nouvelle suite à « Pumpkinhead », le pire était à craindre. Bien entendu, le charme des productions SyFy ne laisse pas indifférent l’auteur de ces lignes. Trêve de suspens, le film n’est pas aussi mauvais qu’il aurait pu l’être, mais après le particulièrement funky « Pumpkinhead II : Blood Wings », il fait, sans surprise, pale figure. Alors en comparaison du « Pumpkinhead » de Stan Winston, c’est même pas utile de tenter la comparaison…

Dans les standards d’une production SyFy

Ce qui choque immédiatement, c’est que pour une hypothétique économie de moyens, le monstre est fait en CGI. Alors forcément d’un coup, ça perd un gros capital charme, puisque le budget ne permet pas non plus des sfx de grande qualité. Et quand en prime Jake West réalise, le résultat s’avère… décevant… Oui bon, en même temps attendre quelque chose d’un troisième « Pumpkinhead » qui plus est sous-titre, « Ashes to Ashes », produit pas SyFy, faut pas pousser non plus.

Doug Bradley dans Pumpkinhead : Ashes to Ashes
Bah alors Pinhead, on s’est fait déclouter ?

Si le film se regarde sans displaisir, puisqu’il multiplie les meurtres, essaye de se montrer original et réserve quelques séquences sympas (Le Pumpkinhead qui prend d’assaut une église), dans l’ensemble ça demeure quand même pas top. En faute, une mise en scène impersonnelle sans identité définie, propre a un métrage qui ne se démarque jamais vraiment. Les situations s’enchaînent de façon insipide, sans que le récit ne monte en intensité pour qu’au final tout soit très convenu.

Pour un public qui en a vraiment envie

S’il est amusant de retrouver Doug Bradley sans les pics de Pinhead, rapidement il est autorisé de penser que c’est quand même mieux quand il joue Pinhead. Peu convaincant en docteur/savant fou, sa performance est un peu à l’image du film : vide. Tout comme le caméo de Lance, Henriksen, s’il est plaisant de le retrouver, le fait qu’il ait pris dix-huit ans, questionne sur l’intérêt d’une telle apparition. Ça veut dire quoi, les fantômes aussi vieillissent ? Ce manque de cohérence ne peut empêcher de sortir d’un métrage tout de même assez moyen.

Un prêtre fait face au Pumpkinhead dans Pumpkinhead : Ashes to Ashes
« C’est pas moi je vous dis ! C’est Jésus ! C’est lui qu’à tout fait! »

Pas de surprises, pas de coup d’éclat, malgré le sceau SyFy ce sont plus les limites du cinéma de Jake West qui prennent le dessus. C’est dommage, car il y avait là l’opportunité d’exploiter un univers, mais finalement ça se contente d’une redite du premier avec un petit retournement de situation, sans grand intérêt. Après son quatrième long métrage en 2009, Jake West a recentré sa carrière sur des documentaires acclamés par la critique, et de multiples courts métrages. Cette orientation apparaît bien mieux lui sied, et il semble s’épanouir. Et c’est là certainement une bonne chose.

Pour en Savoir Plus

Pumpkinhead : Ashes to Ashes sur IMDB

Bande Annonce

Forgé par le gore et l'horreur déviante, amateur de Slasher depuis sa plus tendre enfance, Stork est toujours là où on l'attend : devant un film, muni de sa plume et prêt à suriner le moindre métrage...

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