Quarantine 2 : Terminal

John Pogue, U.S.A, 2011, 86 min

Suite d’un remake, qui n’a rien à voir avec le dit remake et encore moins avec la saga originale, c’est aussi ça la magie d’Hollywood. Clairement, le scénario de « Quarantine 2 : Terminal » a été choisi par des producteurs peu scrupuleux, qui après avoir acheté le titre, lui ont accolé un 2 et basta. Le projet de John Pogue ne se destinait en rien à devenir une suite, il a juste été emboîté dans une franchise à gros coup de pompe.

Une hotesse de l'air dans Quarantine 2 : Terminal
« Merci de mettre votre ceinture et d’éteindre ce film ! »

Le plus révélateur avec ce film, c’est son budget de 4 millions de dollars, soit un million de plus que « [REC] 4 : Apocalipsis ». Il démontre parfaitement que n’importe qui n’est pas capable de mettre en scène une œuvre excellente à peu de frais. Finalement, « Quarantine 2 : Terminal » permet de réévaluer toujours plus à la hausse la saga « [REC] » dans son ensemble, et l’admirable travail de Jaume Balagueró et Paco Plaza.

Il vaut mieux investir dans un nouveau lave-vaisselle

Après, le film de John Pogue ressemble un peu à toutes les mauvaises petites productions horrifiques qui sortent en masses des collines californiennes. Très peu de décors, ici c’est un avion peu crédible, puis une usine (symbole ultime d’un septième art fauché, n’en déplaise à Albert Puyn), et c’est tout. Peu de gore, des maquillages exécutés à l’économie, et des comédiens livrés à eux-mêmes, n’aident en rien une entreprise vouée à l’échec, même sur le papier.

Une infectée sur un écran rayon X dans Quarantine 2 : Terminal
C’est beau nan ?

L’image est dégueulasse, mais dans le mauvais sens du terme. Elle ne s’avère même pas travaillée pour l’être. La mise en scène sans imagination enchaîne les plans sur-cuttés pour donner une impression d’intensité, quand tout ce qui en ressort est le sentiment brouillon d’un cache-misère. Après, bon, il est vrai que c’est un peu facile de dézinguer, puisque clairement c’est (mal) bricolé dans l’urgence, avec une pression des producteurs, pour sortir au plus vite un produit destiné à remplir les bacs de DVD des magasins d’occase.

Suite de la honte d’un remake de la honte

Que ce soit une suite d’un remake de « [REC] » ne lui rend pas non plus service. Cependant, ça lui permet d’inscrire Jaume Balagueró et Paco Plaza au générique. N’ayant certainement rien demandé, ils se retrouvent ainsi associés à une production lambda proche du Z. En 2007 ils venaient à leur manière, et avec panache, dynamiter un cinéma horrifique mondiale un peu en déroute (si ce n’est en Corée du Sud, où l’approche bien particulière du genre le renouvelle sans cesse). En France, il y eut quelques fulgurances dans les années 2000, avant de devenir une grosse blague, à l’image du cinéma français dans son ensemble.

Thierry et son flingue dans Quarantine 2 : Terminal
« Mais enfin pose ce flingue Thierry ! C’est qu’un film, on va pas atteindre ces extrémités… »

Et c’est exactement ce type d’œuvre, pourtant datée de 2011, qui se sont accroché comme un boulet au genre pourtant si riche de l’Horreur. Ce dernier connaîtra toutefois une résurgence à Hollywood à partir de 2015 et propose aujourd’hui régulièrement des productions de qualité, très souvent le fruit de cinéastes étrangers. « Quarantine 2 : Terminal » sort un an avant « [REC]3 : Génesis », mais a clairement dix ans de retard, sur le fond comme dans la forme. C’est encore plus frappant lorsque l’on prend en compte que « 28 Days Later » date de 2002…

Les pucerons adorent ce film

Résultat des courses, ce métrage inutile saura quand même séduire les plus déviants, car il est vrai que l’ensemble cheap peut avoir un certain charme, lorsqu’on s’y montre sensible. Bon, il a autant de charme qu’un économiseur d’écran Windows 98. Cependant, cela en fait un film de niche pour pucerons, quand une œuvre optimale telle que « [REC] » se présente en invitation pour quiconque à se lancer dans une expérience horrifique virtuose et frissonnante.

À l’Ouest du bon goût rien de nouveau, pourrait-on conclure.

Pour en Savoir Plus

Quarantine 2 : Terminal sur IMDB

Bande Annonce

Forgé par le gore et l'horreur déviante, amateur de Slasher depuis sa plus tendre enfance, Stork est toujours là où on l'attend : devant un film, muni de sa plume et prêt à suriner le moindre métrage...

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