Stephen King, U.S.A, 1986, 98 min
Il est de ces films dont la notoriété (catastrophique) les précède, du moins pour celleux qui ne les ont pas découverts au moment de leur exploitation. « Maximum Overdrive », sorti en 1986, est de ces productions qui se traînent une sale réputation comme un boulet à la cheville. Pourtant, ce premier (et unique) métrage de Stephen King passe avec succès les années, se révélant même moins naze que certains gros hits de l’époque.
Cela tiens à l’application d’une recette made in eighties, qui ancre le film dans son temps, et en fait aujourd’hui une petite curiosité temporelle. Il parvient en effet à réunir absolument tout ce qu’il faut :
_ Un scénario angoissant, version « camionisée » du « Assault » de John Carpenter.
_ Un acteur principal alors au top, même si les havres de la Has-beenitude se rapproche pour Emilio Esteves (mais en 1986, c’est une star).
_ Mais surtout, le maître de l’angoisse (himself) est présent derrière la caméra : Stephen King !
Un King over-the-top
Cependant, n’est pas réalisateur qui veut, et les écrivains devraient parfois se contenter de leur statut… d’écrivains… Néanmoins, le film ne se révèle pas la purge que demanderait sa réputation. Ça n’est pas si mal réalisé, le concept reste amusant, et il possède tout le charme des productions de l’époque. Le problème réside surtout dans le jeu de certains acteurs, beaucoup trop outrancier, dans des soucis de concordance et des choix illogiques qui font tiquer. Mais c’est tellement con que ça en devient fun, presque un peu jouissif, comme un bon petit plaisir coupable…
De son propre aveu, Stephen King déclarera plus tard avoir réalisé le film entièrement sous l’emprise de la cocaïne, ce qui peut expliquer beaucoup de prises de décisions étranges. À commencer par le jeu outrancier des acteurices, il s’avère parfois à la limite du supportable… Malgré tout, ça se laisse regarder, même si le sujet se prête plus à l’écrit qu’au visuel. Il demeure un bon petit film d’horreur à proposer à vos plus fidèles amis, un samedi soir d’hiver, lorsque tout espoir de découvrir des nouveautés s’amenuit lentement. Et puis il n’y a rien de plus jouissif que de voir deux types courir avec des flingues avec en fond sonore « For those about to Rock » d’AC/DC…
Même bof, King reste le King
Pour relativiser ce ratage, afin de l’apprécier à sa juste valeur, il ne faut pas oublier que lorsque l’on donne 10 millions de dollars pour budget à Stephen King il emballe un petit film d’horreur. Gentiment nul et et un peu ringard, mais inoffensif et cool à regarder. Quand on donne 19 millions d’euros à Yann Moix, il réalise « Cinéman »… La messe noire est dite !
Laisser un commentaire