Douglas McKeown, U.S.A, 1983, 81 min
« The Deadly Spawn » c’est le genre de film d’Horreur à l’ancienne qui a été un peu oublié. C’est bien dommage, puisqu’il regorge de plein de petits plaisirs pour cinéphiles déviants. Entre « Invasion of the Body Snatcher » de 1956, et « Evil Dead » en 1981, le métrage reprend toute une imagerie gore cradingue des années 1980, avec le film d’extra-terrestre anticommuniste des années 1950.
Unique réalisation de Douglas McKeown, il est vrai que l’ensemble accuse un petit peu le poids des années. Si vous souhaitez vivre une expérience 100 % années 1980 avec le sang et les trips, alors il ne faut pas passer à côté de « The Deadly Spawn ». Par contre, si vous recherchez le frisson et un truc plus moderne, vous allez être contraint aller voir ailleurs. Ici, c’est pour les amateurismes de grosses bébêtes en plastique avec des dents acérées, et qui mangent tout ce qui passe.
Une œuvre ancrée dans son temps
« The Deadly Spawn » reprend le principe typique du film d’invasion extra-terrestre, avec sa petite ville tranquille et ses personnages qui traînent leurs clichés dans un camion-benne qui klaxonne, derrière eux. Tout va bien dans le meilleur des mondes, la vie est belle, l’insouciance règne… Quoique… Prenons le cas de Charles, qui sert de protagoniste, qui du haut de ses 14 ans regarde un petit peu trop de films d’Horreur. Une séance chez le psy plus tard et il découvre un monstre dans sa cave. Qui va le croire ? Ben tout le monde, puisque le gros monstre va commencer à tout bouffer avant que le récit n’ait placé des enjeux.
– Par ce personnage fan de films d’Horreur –
Oui, ici il n’y a rien de tel que, un propos, une thématique, une réflexion sur les raisons pour lesquelles on aime l’Horreur. Non, ici c’est un gros monstre qui mange des gens et c’est à peu près tout. C’est dans les détails d’une mise en scène peu façonnée, car clairement faite dans l’urgence, que se dessine un autre monde, pas si lointain, les années 1980. Les hommes travaillent, sauvent la journée et les femmes font à manger. C’est à peu près comme ça que le film nous présente le monde d’hier. En soi, ce métrage demeure fascinant aussi pour cette réalité qu’il dépeint un peu innocemment, puisqu’il veut juste montrer des monstres bouffés des gens.
Du splatter à l’ancienne
Des explosions de sang dans tous les sens, des bébêtes gluants dégueux, du gore qui tâche, du gore qui éclabousse et du gore qui suinte. Voilà approximativement ce qu’est « The Deadly Spawn », un petit film qui se prend très au premier degré, mais dans une débauche absurde d’horreur viscérale. C’est un petit peu comme si la scène de la naissance dans « Alien » durait pendant 1 h, avec moins de moyens, mais plus de sang. Le film sent bon cette époque où la production tentait parfois des trucs extrêmes. Et s’il a vieilli aujourd’hui, il n’en reste pas moins extrême pour 1983. C’est un digne ancêtre du cinéma d’Horreur actuel, et rien que ça, ça lui donne un capital sympathie inconsidérable !
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