Mary Lambert, U.S.A, 1992, 100 min
Alors, autant les réserves sur le fait que l’adaptation de « Pet Sematary » a été réalisé juste pour la thune, demeurent justifiées. Autant pour « Pet Sematary II », si ce n’est pas pour cette raison, c’est que l’art prend des tournants parfois incompréhensibles, sauf si vous êtes le cerveau derrière le métrage. Si c’est le cas, nous pourrions aborder beaucoup de choses, tellement cette séquelle est remplie de grand n’importe quoi sans aucun sens logique.
Tout de suite, avant d’entrer dans le vif du sujet et défoncer la face de ce film de merde, il est important de parler des acteurices qui le hantent. Tout, vraiment TOUT le cast, se trouve totalement à l’ouest en roue libre totale… C’est tellement énorme que ça donne au métrage une sorte d’aura particulière, plongeant par moment le spectateurices dans un joyeux bordel digne des plus grandes heures de la comédie, et pas n’importe laquelle : celle du slapstick. Mais regardons-nous çà pour ça ?
Heureusement il y a Clancy Brown
Sauf que, ce qui ne va pas c’est qu’à la base on est censé avoir affaire à un film d’horreur. Une mention toute particulière est décernée à (un acteur que j’adore) : Clancy Brown. Ce type absolument épatant, a toujours le chic de faire des choix de carrières disons… Audacieux. La preuve en est, encore une fois, avec son rôle secondaire, qui à chaque apparition vole la vedette à l’ensemble du casting.
Dans la peau d’un shérif devenu Zombie (f*ck le spoil), il se met à flinguer un peu tout le monde. Mais le meilleur moment reste lorsqu’il dézingue un ado attardé, à grands coups de… mobylette (et ce n’est pas une blague !). Alors, si dans le premier les Zombies faisaient flipper, ici ils sont tout au plus des humains en régression totale, diffusant un air d’« Idiocracy ». De plus, aucun mort-vivant ne semble réagir de la même manière. Le film ne présente aucune règle, il les invente au fur et à mesure. N* que sa race la cohérence.
« Une fille dans le rôle-titre ? Mais pour quoi faire ? »
Au départ, l’idée de base du synopsis semblait vouloir se concentrer le récit sur Ellie Creed, la fille du premier volet. Mais pour des raisons que seuls les producteurs qui détiennent les sousous connaissent, il a été décidé qu’une jeune femme ne pouvait poster le film sur ses épaules, ça ne marcherait pas. Personne n’y croirait.
« Pfff une fille… quelle drôle d’idée non ? Mettons plutôt Edward Furlong. En plus avec son succès sur « Terminator 2 », ça va ramener plein de thunes. Les gens vont aller voir le gosse, ils se diront qu’y aura p’t’être Schwarzy. Et blam, tching tching, par ici la monnaie. »
– Paroles de Mr Ralph S., producteur hollywoodien compétent. –
Résultat, Edward Furlong commençait avec « Pet Sematary II » sa longue descente dans l’enfer des enfants acteurs has been à 15 ans. Voyant s’effondrer une carrière prometteuse, qui aujourd’hui encore continue sa lente agonie dans les égouts nauséabonds de la production hollywoodienne.
« Mettez-moi un gars qui ressemble à un toubib ! »
Pour terminer avec le casting, revenons sur Anthony Edwards, l’éternel Dr Green dans ce qui devrait réveiller chez certains d’entre vous les souvenirs d’un dimanche soir pluvieux, un chocolat chaud entre les mains, devant une cheminée et son foyer ardent réchauffant vos petits pieds humides, après avoir passé la journée à ramasser des châtaignes, qui cuisent dans la casserole, attentif à la lucarne diffusant « Urgences », une série aujourd’hui justement oubliée.
Et bien dans « Pet Sematary II » Anthony Edwards (qui meurt dans « Top Gun » aussi) joue un vétérinaire. Alors, impossible de savoir si c’est un choix de carrière, mais c’est comme si au cours de ses études d’acting, il dût prendre une spécialisation, et il s’orienta vers l’option « professionnels de la santé ».
Récit incompréhensible pour production obscure
Bon, pour ce qui est de l’histoire, du récit, de l’arc narratif, et bien, difficile de vraiment comprendre. Et entre nous, on abandonne rapidement d’essayer de capter quelque chose. Le mieux est de réduire ses forces pour se gausser à chaque apparition de Clancy Brown. Le film n’a clairement aucun sens, ne raconte strictement rien, mais il prend son temps pour le faire.
La scène clé, qui fait réaliser à quel point c’est un gaspillage de temps précieux pour des œuvres aussi vaines, se produit lors d’un repas. Zombifié, Clancy Brown mange de la purée n’importe comment. Et bien qu’il soit livide, recouvert de terre et de sang coagulé, sa femme ne semble pas y prêter attention. Elle agit comme si tout allait bien. Sa manière de manger fait bien rire les deux mioches attablés avec lui, c’est toujours ça de prit…
Pet Semetary II ne devrait pas exister (oui, c’est radical)
Nan, plus sérieusement, « Pet Sematary II » est le type d’œuvre qui n’existe qu’en sa qualité de suite d’un film à succès. Il est facile d’être amené à regarder « Pet Sematary », alors qu’ici… Explications ! Une suite a en général pour principe de transcender le premier opus. Cela permet d’amener à elle des spectateurices, qui dès lors vivent une nouvelle expérience. Mais a aussi pour but de se montrer accessible à ceux qui ne l’ont pas vu. Ces derniers peuvent ensuite aller découvrir le premier épisode.
Ce principe fonctionne avec toutes les bonnes suites. Il est possible de regarder « Terminator 2’ », « Back to the Futur II », « The Lost World of Jurassic Park », ou encore « Lethal Weapon 2 » (et la liste reste longue), sans avoir vu le premier. Elles existent indépendamment, c’est là le secret d’une séquelle réussie. C’est à cela que l’on peut reconnaître la fragilité du MCU, et remettre en question sa nature de « Film », de « Saga », jusqu’à la notion même de « Suite ». Le processus demeure différent pour ce qui concerne les troisièmes volets. Mais heureusement, il n’y a pas eu de « Pet Sematary III ». Enfin… Jusqu’au remake… TIN TIN TIN
Rien a sauver sauf Clancy Brown…
Bref, il y a bien, peut-être, à un moment, une tentative hasardeuse de porter la réflexion sur le divorce. Mais jamais elle ne dépasse le fait que le gamin est triste parce que papa et maman sont plus ensemble. Cette thématique s’avère classique pour l’époque à laquelle est sorti le film. Et c’est à peu près tout. Franchement, malgré son inutilité criante, il peut y avoir un plaisir malsain à vouloir voir ce film. Le ratage reste tellement exceptionnel, et les séquences avec Clancy Brown en zombie sont tellement « WTF ? », au point de craindre pour la santé mentale d’un acteur en plein pétage de plomb.
Hum, pour le reste tout est aux fraises, du casting à la réalisation, du scénario à la musique, de la lumière aux effets spéciaux foireux… Tout. À ce niveau-là, c’est presque de la magie… bon pas celle du cinéma, mais une sorte de magie quand même…
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