Mortal Kombat : Annihilation

John R. Leonetti, U.S.A, 1997, 95 min

On prend les mêmes et on recommence ! Ou presque, puisque dans « Mortal Kombat : Annihilation », plus de la moitié du cast original a fui cette malheureuse suite. Même notre Christophe Lambert national a quitté son rôle de Dieu du tonnerre. Paul W.S Anderson n’est plus présent à la réalisation et n’a absolument plus rien à voir avec cet univers. Ouais, donc au final on ne prend pas du tous les mêmes… Mais on recommence !

Une partie du malheureux casting de Mortal Kombat : Annihilation
C’est beau hein ? Ces tons chaleureux, ces costumes d’une finesses incroyables…

Suite directe du premier volet, il faut reconnaître que « Mortal Kombat : Annihilation » reste particulièrement fidèle au film de Paul W.S Anderson et en reprend même tous les défauts, en les sublimant de toute part. Cela en fait un bien bel exemple de foirage incontrôlé. C’est bien simple, ici il n’y a rien à se mettre sous la dent, même l’histoire s’avère obscure, alors qu’à la base c’est une adaptation de jeu de baston. Ce n’est pas bien compliqué de construire un récit autour d’un championnat de bagarre… Mais on dirait bien que si !

N’est pas Paul W.S Anderson qui veut (oui, c’est dit…)

Un dieu bizarre a décidé qu’il allait détruire la Terre en autant de temps que Dieu avait mis à la créer, soit six ou sept jours. Pour réaliser son plan maléfique, il envoie ses généraux affronter les survivants du premier, mais d’autres aussi. Pour développer cette bien belle histoire, le scénario meuble comme il peut, avec des combats tous plus nuls les uns que les autres, qui reprennent d’ailleurs la même construction, à peu de chose près. Ce qui choque, c’est que le script, qui ne semble fait que de punchline douteuses, ne permet aux acteurices qu’à passer leur temps à balancer des phrases, sans queues ni têtes et surtout sans suite logique.

La méchante dans Mortal Kombat : Annihilation
« C’est l’apérobic, à elle la gym, à moi le Tonic ! » (air connu dans les années 80)

Ayant fait abstraction d’une quelconque cohérence, le métrage se déroule lentement et comme dans le précédent film, le casting apparaît totalement perdu ou hyper concerné, ça dépend. L’héritage du jeu vidéo est bazardé et cette suite n’est plus qu’un malheureux prolongement de l’univers créé dans le précédent volet. Mis à part le nom des personnages, ça n’a vraiment plus rien à voir avec l’univers des jeux Mortal Kombat et ça bascule dans le Z le plus total.

Comment ne pas rire lorsque Rayden apparaît, cheveux courts, et s’esclaffe : « new look », se passant la main sur la tête, comment ? Si vous avez la réponse à ce mystère, contactez sans plus attendre le nine one one.

Les méchants dans Mortal Kombat : Annihilation
Ça, c’est certainement les méchants du film!

Cette suite montre vraiment qu’il est très compliqué d’adapter un jeu vidéo de combat, voir impossible, et pendant 1 h 30 elle tente de prouver par tous les moyens possibles et inimaginables que oui en effet, c’est impossible. En lui-même, le film est devenu un authentique objet de curiosité, qui vaut la peine d’être contemplé, encore aujourd’hui, mais pas pour de bonnes raisons. C’est un peu triste à dire, mais le seul intérêt véritable de prendre du temps pour regarder ça, c’est juste pour s’en moquer, et ce n’est pas très gentil… Mais tellement mérité !

Les tréfonds de l’exploitation, ça pique

Si se résumer à « n’a pas été fait pour les bonnes raisons » était aussi simple, « Mortal Kombat : Annihilation » serait tombé dans l’oubli, certainement. C’est un cas d’école ultime sur les motivations qui peuvent pousser à entreprendre des suites. Il n’y a rien qui va ici, même le cinéaste engagé, qui est à l’origine un très bon Directeur de la Photographie, n’avait aucune expérience de mise en scène ou de direction d’acteur. Ça, c’est le pire, car ça se voit en permanence. John R. Leonnetti refera des films par la suite, et confirmera qu’il n’a pas de talent pour ça. Sa présence ici, derrière la caméra, témoigne bien du je-m’en-foutisme des producteurs, qui ont juste voulu empocher un peu plus de dollars à moindres frais sur un succès (qui avait deux ans lorsque cette suite sort.

des méchants dans Mortal Kombat : Annihilation
Nan, y’a pas à tergiverser, c’est beau !

Résultat, sur un budget similaire de 30 millions de dollars, le film en rapportera, dans le monde, à peine 50 millions. C’est un échec relatif, mais sans le succès du premier, il n’aurait jamais atteint cette somme, et clairement, personne n’a vraiment aimé cette suite. Bref, même si ce n’était pas les attentes des personnes qui ont conçu ce métrage, il demeure aujourd’hui parmi cette grande famille des films minables, mais inestimables. En plus de nous en dire beaucoup sur une époque et ses modes de production, nous offre un moment de franche rigolade, que les plus taquins d’entre nous sauront exploiter pour leurs plus déviants plaisirs.

Pour en Savoir Plus

Mortal Kombat : Annihilation sur IMDB

Chronique de Mortal Kombat : Annihilation dans Crossed

Bande Annonce

Forgé par le gore et l'horreur déviante, amateur de Slasher depuis sa plus tendre enfance, Stork est toujours là où on l'attend : devant un film, muni de sa plume et prêt à suriner le moindre métrage...

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