Poltergeist

Gil Kenan, U.S.A, 2015, 100 min

Arrivé sur la fin de la grande époque des remakes de film d’Horreur, « Poltergeist » correspond certainement à l’un des plus mauvais, proposé durant cette période. Alors, ce n’est pas le plus mauvais, il y a eu bien pire, c’est juste que cette nouvelle version de la maison hantée dans la banlieue californienne s’avère insipide au possible. Il essaye d’exister comme un Insidious-like, en reniant absolument tout ce qui constituait la mythologie (et le charme) du film de Tobe Hooper. Tout ça pour ne rien proposer, autre que des Jump scare incessants, et une ambiance bricolée à coup d’effet spécial nul. Oui, « Poltergeist » version 2015, c’est pas terrible, du tout !

La maison idéale de rêve dans Poltergeist
Le symbole de la réussite, la maison idéale du rêve américain

Le principe même du remake ne représente pas une mauvaise démarche et elle existe depuis aussi longtemps qu’Hollywood. À la fin des années 1910, il y avait déjà des remakes. C’était là un moyen de remettre au goût du jour des productions dépassées par les évolutions techniques. Le propre du remake demeure aussi de réactualiser une histoire ancrée dans une période, afin de la réinventer pour une nouvelle audience, plus moderne. En soit, c’est une bonne chose et il existe des remakes exceptionnels, dont on ne sait parfois même pas que ce sont des remakes. Et puis il y a les longs métrages qui puent, comme « Poltergeist ».

Une réinvention sans logique ni nouveauté

Le film de Gil Kenan suit la famille Bowen, qui vient s’installer dans une nouvelle maison, construite sur un ancien cimetière, bla bla bla… Déjà, le fait de changer le nom de la famille donne une dimension différente à ce remake, qui pourrait se présenter davantage comme une suite déguisée ou une tentative ratée de requelle. Malheureusement, le scénario n’en propose pas plus pour se faire une idée. Il est trop occupé à gérer ses multiples Jump sacré, ses bouillis numériques qui retirent directement tout frisson, où faire le tour d’une bibliothèque de son qui font peur. C’est comme si le métrage essayait d’effrayer à tout prix, avec tous les moyens possibles, sans y parvenir, au détriment d’une seule chose : le Cinéma.

Sam Rockwell et Rosemarie DeWitt dans Potergeist
Il n’y a bien que Sam Rockwell pour avaler ces conneries…

Oui, c’est bien dommage pour une œuvre cinématographique de renier à ce point le médium qu’il utilise. C’est pourtant bien le cas, puisque « Poltergeist » ressemble davantage à une attraction qu’à un film à proprement parler. Peut être qu’en 3D, dans un siège qui bouge, au milieu d’une forêt, avec des loups ou des sangliers qui vous entourent, le film fait peur. Mais assis dans un canapé, même dans le noir avec le son à fond, à part être agacé par les envolées soudaines de violons, et bien ça ne hérisse même pas un cil. Kenan se contente de refaire plus ou moins le même film que 1982, en suivant mécaniquement la trame, sans rien apporter, au contraire même, puisque l’exercice ressemble presque à une tentative de négation de l’original.

Circulez, y’a rien à voir

« Poltergeist » 2015 se révèle d’autant plus malheureux qu’il réunisse quand même quelques talents devant et derrière la caméra. Pourtant, le résultat consiste juste en une sorte de brouillon amalgamé autour de tout ce qui doit constituer un film de fantôme. Il y a même des épisodes de « Chair de Poule » plus flippants que ce remake. C’est malheureusement un zéro sur toute la ligne qui ne tient aucune promesse et ne prend même pas un peu en compte la nostalgie. C’est un manque de respect envers les spectateurices, les personnes qui ont réalisé le premier film, et celles et ceux qui aiment le cinéma horrifique. Tout ce que fait « Poltergeist » est de les prendre pour des guignols, du début à la fin, pendant 100 [inter] minables minutes.

Un squelette en image de synthèses dans Poltergeist
« Ha Grou Grou ! » – Ou le clin d’œil en CGI raté, au premier film.

Pour en Savoir Plus

Poltergeist sur IMDB

Poltergeist sur Rotten Tomatoes

Bande Annonce

Forgé par le gore et l'horreur déviante, amateur de Slasher depuis sa plus tendre enfance, Stork est toujours là où on l'attend : devant un film, muni de sa plume et prêt à suriner le moindre métrage...

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