Satanic Panic

Chelsea Stardust, U.S.A, 2019, 85 min

Minuscule petite production horrifique, « Satanic Panic » constitue le genre de film gore à tendance parodique, misant tout sur son décalage et sa gaudriole, sans jamais oublier le motif principal de sa raison d’être : l’Horreur. Sans chercher à développer plus son intrigue, ou essayer d’étoffer son univers limité, il compose une série B complètement assumée et généreuse (ça, c’est important), dans le gore comme dans l’absurde.

Hayley Griffith dans Satanic Panic
« Nan je vous juste, c’est pas moi qui ai volé l’orange de Satan ! »

Sur le thème du satanisme, le récit se fait plaisir en convoquant toute l’imagerie cinématographique inhérente à ce sous-genre de l’épouvante. Se retrouve ainsi citée l’influence d’œuvres telles que « Rosemary’s Baby » (1968), « The Lords of Salem » (Rob Zombie, 2012), ou des plus légères comme « Braindead » (Peter Jackson, 1992) ou encore « Murder Party » (Jeremy Saulner, 2007). Dans une sorte de mélange entre seconds degrés qui tâche et comédie noire jouissive, agrémenté d’horreur pure, « Satanic Panic » s’avère pour le moins surprenant.

Du gros bordel, mais tellement génial

Anarchiste s’il en est (Chelsea Stardust est issue du mouvement Punk), le métrage part par moment un peu dans tous les sens. Il semble certain que la réalisation manque de maîtrise, et que le pendant satanique du récit dépasse complètement les intentions de bases. Il confère au film une ambiance étrange, où des scènes gores inattendues et violemment crues explosent ici et là, sans vraiment de curseur pour prévenir l’audience. Le ton de l’ensemble laisse facilement nous persuader que nous sommes juste dans une fiction qui se veut drôle.

Rebecca Romjin dans Stanic Panic
« Je n’attendais plus que vous… »

Fourmillant d’idées, en convoquant tout un pan de l’Horreur, « Satanic Panic » n’essaye jamais d’outrepasser sa catégorie. Cette honnêteté lui confère une agréable sympathie, invoquant une certaine tolérance pour les moments bien foireux. Comme ces quelques longueurs, elles cherchent à expliquer des faits dont on se fiche un peu, puisque l’intérêt principal ne réside pas vraiment dans le réalisme satanique. Le principal existe dans la surenchère goresque que le film offre à foison.

Des membres de l'Église sataniste dans Satanic Panic
L’un des minuscule défaut du film, il ne sort jamais de la blague, même pour un petit propos…

Sur ce point, « Satanic Panic » se fourvoie légèrement, en plaçant juste des mots clés et en faisant appel à un imaginaire collectif peu poussé. Réduisant la mouvance satanique à une pratique occulte digne d’une secte à la morale douteuse, que n’aurait pas renié Charles Manson. Appuyant bien entendu le ridicule, en essayant de créer un ensemble cohérent. Cela révèle un peu le fait que les scénaristes, comme la réalisatrice, n’y connaissent pas grand-chose au sujet.

À apprécier comme un bon paquet de chips

Il est donc préférable d’aborder « Satanic Panic » pour ce que c’est : une série B qui frise penche vers le Z. Le film se révèle fun et décomplexé, avec ses petits instants gratinés, que ce soit dans la dégueulasserie la plus crue, où le « WTF ? » le plus hallucinant. C’est la garantie de passer un agréable moment, sans prise de tête, à prendre comme une attraction et laisser son cerveau de côté, afin de se délecter du spectacle que Chelsea Stardust a à offrir.

Jerry O'Connell en slip dans Satanic Panic
Jerry O’Connell en slip

Une minuscule petite production horrifique venue de Fangoria, elle fait plaisir à voir, et témoigne du fait que l’Horreur reste un genre en bonne santé. Que ce soit dans le gore trash, dans l’épouvante, ou sous une tonalité parodique, le genre parvient toujours à se renouveler, ou à proposer de nouvelles choses, pas forcément originales, mais efficaces. Et finalement, n’est-ce pas là ce que l’on demande, tout simplement : se divertir ?

Pour en Savoir Plus

Satanic Panic sur IMDB

Bande Annonce

Forgé par le gore et l'horreur déviante, amateur de Slasher depuis sa plus tendre enfance, Stork est toujours là où on l'attend : devant un film, muni de sa plume et prêt à suriner le moindre métrage...

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