Nightshot

Hugo König, France, 2018, 91 min

Le Found Footage constitue un genre vraiment particulier, assez peu intéressant et souvent fainéant, cependant de temps à autre, des cinéastes fournissent l’effort de proposer un concept qui outrepasse un peu le genre bancal que ça représente. « Nightshot » consiste en un plan séquence de 1 h 30, garanti sans aucune coupe. Intéressant, car le plan-séquence au même titre que le Found Footage se révèle également bien souvent un cache-misère quand on ne sait pas trop quoi raconter. ATTENTION LÀ BAS DERRIÈRE, UNE PORTE !

Nathalie Couturier dans Nightshot
Nathalie Couturier porte vraiment le film, et sa prestation est vraiment à saluer

Le réalisateur Hugo König est allé tourner dans un sanatorium abandonné, un vrai de vrai, qui plus est un haut lieu d’exploration des passionnés d’urbex, et réputé pour être hanté. Bien sûr, cet élément a bien été utilisé pour promouvoir le film, car sur les sept nuits nécessaires au tournage et à sa préparation, l’équipe technique dit avoir assisté à des évènements paranormaux. Heureusement qu’ils n’étaient pas venus tourner une comédie, auraient-ils entendu Louis de Funes hurler « ma biche ! ma biche ! » ? Bon, il sera de la discrétion de chacun de prendre cette information. ATTENTION LÀ-BAS DERRIÈRE, DES FEUILLES MORTES ! MORTES !!!

Un concept c’est bien, mais raconter une histoire aussi

Techniquement, le film fonctionne vraiment bien. L’ambiance est crédible, les plans sont réussis, il y a un vrai effort qui est mis sur le réalisme, et c’est payant. Comme l’histoire conte celle de vidéastes spécialisée dans l’urbex, la protagoniste parle directement à ses spectateurices. Ce gimmick apporte un ancrage et du rythme, puisqu’il n’y a pas besoin de trouver quoi faire dire aux deux seuls personnages, quand il y a un blanc, hop, elle s’adresse à sa future audience. De ce point de vue, « Nightshot » est un bon représentant du genre, et fonctionne pendant près de trois quarts d’heure. Après ça se complique… ATTENTION LÀ BAS DERRIÈRE, UN TRUC… JE TE JURE !

Un plan vert de nuit dans Nightshot
C’est ça qui est bien avec les Found Footage, c’est que la photo est toujours magnifique…

Arrivé à l’orée des cinquante minutes, le métrage se met à patiner. Si l’immersion était bonne, faire monter la tension se montre plus complexe, mais à un moment il faut aussi récompenser celleux qui regarde. Là-dessus, « Nightshot » demeure bien trop timoré, et en lieu et place d’une explosion horrifique, teasé pendant 1 h, c’est l’ennuie qui s’installe, puisque le récit ne raconte plus grande chose. L’ambiance change alors drastiquement et ne donne plus vraiment dans l’épouvante, mais bascule dans l’horreur sanguine et le gore, sauf que depuis le début, le climat nous aiguille sur autre chose. Certes, le film prend le contrepied de « The Blair Witch Project » (auquel il rend de beaux hommages), mais rate un sa sortie. ATTENTION LÀ-BAS DERRIÈRE, HAaa non c’est un reflet… 

Un effort à saluer néanmoins

L’auteur de ces lignes est très difficile en Found Footage, son avis n’est donc pas le meilleur en ce qui concerne une production de ce genre. Alors en le comparant à d’autres exercices du style, il est vrai que le film se montre bien supérieur. Sa réussite vient certainement de son plan séquence, qui témoigne d’un travail de longue haleine, qui s’avère payant. Elle doit aussi à la prestation de son actrice principale, Nathalie Couturier, qui s’en sort particulièrement bien. Dans un exercice peu évident, elle parvient à convaincre, et trouve une vraie justesse dans son jeu. Bon, sauf dans la dernière partie où le film peine vraiment à persuader, mais ce n’est pas de sa faute, elle fait un peu ce qu’elle peut avec ce qu’elle a. ATTENTION LÀ BAS DERRIÈRE, UNE FIN RÉUSSIE !

Une tâhce de sang dans les ruine du décors dans Nightshot
Sans être spécialiste de l’urbex, ça, ça sent pas très bon…

« Nighshot » parvient à se démarquer des centaines de Found Footage qui sortent de partout depuis 20 ans, et dans la production française horrifique, il écrase totalement l’effort vain et gênant de Cédric Dupuis avec « Making Off ». Finalement, c’est dans le film d’Hugo König que l’on retrouve une critique bien plus pertinente des médias, et de la course à la popularité sur les internets. Sauf qu’ici finement abordé, et ça ne cherche pas à se montrer plus malin que ça ne l’est dans le but de choquer. En ce sens il est plus proche de l’esprit des deux premiers « REC » de Jaume Balagueró et Marco Plaza ATTENTION LÀ BAS DERRIÈRE, le film est fini… !

En bref, c’est un bon Found Footage

Le résultat demeure en demi-teinte, mais il n’est pas du tout dénué d’intérêt. Le film fonctionne, de nombreuses séquences réussissent leurs effets, et il réserve quelques surprises, bien que trop rares et timides. L’effort technique et l’humilité de se placer dans la continuité d’un genre ultra codifié, sans vouloir le révolutionner, joue également en la faveur du métrage. Si vous aimez les Found Footage, n’hésitez pas. Si vous aimez l’épouvante, n’hésitez pas. C’est Français, et c’est sorti en 2018, alors quand ça fonctionne, faut pas trop faire la fine bouche. ATTENTION LÀ BAS DERRIÈRE, LE CINÉMA FRANÇAIS !!!

Pour en Savoir Plus

Nightshot sur IMDB

(Nightshot sur ShadowZ

Nightshot (version en couleur) sur la chaine Youtube d’Hugo König

Bande Annonce

Forgé par le gore et l'horreur déviante, amateur de Slasher depuis sa plus tendre enfance, Stork est toujours là où on l'attend : devant un film, muni de sa plume et prêt à suriner le moindre métrage...

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